J-31 au Bioscope

Publié le par parcattractions.fr

Un mois avant l'ouverture, le parc de loisirs et de découvertes dédié à l'homme et à son environnement a levé un coin du voile sur les deux spectacles qui constitueront les principales attractions pour les 350 000 visiteurs attendus par an.

L'architecture moderniste des différentes structures (les deux espaces de spectacles, le pavillon d'exposition, les six antennes thématiques) mettant en valeur le bois est réussie. Elle a été réalisée par Frédéric Jung, architecte d'origine alsacienne installé à Paris. Le parc paysager de 12,5 ha a été planté en douceur dans un environnement naturel proche de l'Écomusée par Ursula Kurz qui avait travaillé auparavant notamment à la création des jardins du Parc de la Villette à Paris. Un cratère évoquant la chute de la météorite en 1492 à Ensisheim constitue le point central autour duquel les visiteurs pourront déambuler en suivant un cheminement à leur guise. Le décor est bien planté et le cadre attirant, mais à un mois de l'ouverture, le 1e r juin, claironnée comme « l'événement touristique de l'année » en Alsace, le Bioscope demeure une attraction abstraite. Le chantier représentant un investissement de 30,5 millions d'euros (pour la première phase) financé à 51 % par Grévin, l'opérateur, et à 49 % par les collectivités territoriales, est entré dans la dernière ligne droite. 200 ouvriers s'activent pour donner vie à un nouveau concept de parc à thème au terme d'une longue gestation. Les journalistes français, allemands et suisses conviés hier matin à visiter les coulisses sont restés un peu sur leur faim de curiosité. Notamment en ce qui concerne les deux spectacles qui constitueront les principales attractions pour les 350 000 visiteurs attendus en année pleine, un objectif ambitieux supérieur à la fréquentation espérée cette année par le parc Vulcania à Clermont-Ferrand.

« Spectaculaire, pédagogique, ludique »

Dans le Théâtre de l'Homme, un espace cubique de 150 places, Patrick Besenval de la société XLargo, qui a signé des réalisations du Futuroscope de Poitiers, a imaginé un voyage initiatique dans le corps humain. Ce son et lumière de dix minutes, dont la vedette (une danseuse) n'était pas présente à la répétition hier, sera diffusé quasi en continu à raison de 22 séances par jour l'été. Le mystère continue de planer dans le Théâtre des Éléments, un amphithéâtre de 550 places où un spectacle de 18 minutes, qui n'a pas été montré hier, « mêle l'homme aux quatre éléments (l'eau, l'air, la terre et le feu), assorti d'effets pyrotechniques saisissants », assure le dossier de presse. Le spectacle animé par deux comédiens a été conçu spécialement pour le Bioscope par le Groupe F, qui a signé notamment l'embrasement de la tour Eiffel pour le passage à l'an 2000. « Spectaculaire, pédagogique et ludique », telle est la formule magique du Bioscope selon Christian Douchement, son directeur. La visite s'achève autour de l'arbre où l'on pourra accrocher une feuille portant la couleur de son « Bioprofil », un jeu censé marquer l'engagement du Bioscope à favoriser la prise de conscience du public des déséquilibres qui menacent notre planète.


Quatre visions du Bioscope : la structure innovante du Théâtre de l'Homme (à gauche) et son spectacle projeté dans un cube (en haut au centre) ; l'entrée monumentale du Théâtre des Éléments et l'arbre aux « Bioprofils »

Hubert Haenel : « Mission accomplie… »
Il a fallu dix ans pour que le projet d'« un parc pédagogique et ludique » aboutisse. Rencontre avec Hubert Haenel qui l'a porté, avec des hauts et des bas.

Le projet de Bioscope, décrit à l'origine par Josiane Lenormand, directrice de la communication à la Région Alsace, comme « un parc ludique et pédagogique consacré à l'Homme et à la santé » est né dans la foulée de la réflexion « Alsace 2 005 ». Atout touristique, il devait également attirer des entreprises dans le domaine de biotechnologie.

Dix sites

« Le président Marcel Rudloff était enthousiasmé. Il a estimé le faire porter par la société civile », rappelle le sénateur du Haut-Rhin, Hubert Haenel, alors premier vice-président de la Région Alsace. L'association Arbre, présidée par Pierre Pflimlin, puis par André Bord, était née, avec des universitaires, des chefs d'entreprises, des représentants du monde du tourisme et de la gastronomie. Très vite, une dizaine de maires, à travers l'Alsace, ont voulu accueillir cet équipement innovant. « Mais à chaque fois, ils ont eu les écologistes sur le dos », lâche Hubert Haenel, en rappelant que c'est sa collègue du conseil régional, Mariette Siefert, qui a suggéré d'installer le Bioscope sur une ancienne friche industrielle à Ungersheim. « La proximité de l'Écomusée permettrait de présenter une offre complémentaire », souligne-t-il. L'idée a soulevé des oppositions, de la part d'Alsace Nature, mais aussi de l'Écomusée. Sans oublier Europa-Park qui a porté l'affaire devant la commission de Bruxelles. Comme président du Symbio, le syndicat mixte, réunissant la Région et le Haut-Rhin, Hubert Haenel a appris à négocier, aidé par ses collaborateurs et par les directeurs qui se sont succédé à la tête des services. Finalement, Adrien Zeller et Charles Buttner se sont investis dans le dossier, cofinançant 15 M€ pour la première phase — autant que le privé — plus 9 M€ pour les routes desservant également l'Écomusée. La Région devant réaliser la liaison ferroviaire depuis Bollwiller… Mais surtout, il a fallu trouver un investisseur, prêt à travers une délégation de service public, à investir également 15 M€, puis à en assumer le risque d'exploitation.

Novatrice

« La démarche était novatrice. C'était un des premiers partenariats public-privé. Il y a eu des suspicions et des interrogations », constate-t-il. Finalement, Parc Astérix s'est lancé dans l'aventure, avant de racheter Grévin & Cie. « Il y a eu beaucoup de changement dans le capital. L'actionnaire principal est la Cie des Alpes, adossé à la Caisse des dépôts. Notre chance, c'est Francis Mayer, son patron, qui nous a beaucoup aidés dans les ultimes négociations, les plus difficiles », relève-t-il. Il reconnaît également que la crainte liée au « départ » d'Olivier de Bosredon n'était pas fondée. Son successeur à la tête de Grévin, Serge Naim, un ancien de Disney, a passé son enfance à Mulhouse… « C'est comme pour le TGV. On a du mal à croire que le Bioscope ouvrira le 1e r juin », observe le sénateur du Haut-Rhin, en ajoutant : « C'est mission accomplie avec enthousiasme ! » En attendant le jugement du public.

Buttner confiant pour l'avenir

« Dans chaque entreprise, il y a des risques. Mais nous avons tout fait pour que le Biosocpe devienne un nouvel atout touristique et économique », souligne Charles Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin, qui avait exprimé bien des réticences par rapport à ce projet. Après son entrée en fonction, il a lancé un audit chargé de cerner les relations contractuelles entre les collectivités et l'investisseur privé, et d'examiner le contenu du projet. « Hubert Haenel a été très attentif à leurs préconisations », se félicite-t-il. Ainsi le premier rapport a abouti à la négociation d'un avenant avec la Cie des Alpes pour « un meilleur partage du risque ». Et le second a débouché sur la création d'une commission consultative animée par Rémy Pflimlin, avec trois groupes de travail chargés de la vocation scientifique (avec le prof. Jean-Baptiste Donnet), de la pédagogie (Paul Muller, inspecteur général de l'Éducation nationale) et du tourisme et développement local (Luc Gaillet, un chef d'entreprise, et Jean Klinkert, directeur de l'ADT). Cette commission pourrait « élargir ses réflexions à l'Écomusée ».

Charles Buttner se dit aujourd'hui « serein ».

Source : L'Alsace

Publié dans Revue de Presse Europe

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article