Euro Disney : Rumeur d'OPA hostile menée par un mystérieux investisseur
Détenue à 39,8 % par la société Walt Disney et à 10 % par le prince saoudien Alwaleed, Euro Disney semble à l'abri d'une offre publique d'achat (OPA) hostile. Elle l'est d'autant plus que son fonds de commerce, l'utilisation des célèbres personnages américains, dépend d'une licence d'exploitation octroyée par la maison-mère. Enfin, sa structure en commandite (comme Michelin ou Lagardère) rend encore plus difficile toute prise de contrôle.
Pourtant, un investisseur dit s'intéresser à l'entreprise. Selon un courrier électronique envoyé - semble-t-il par erreur - mardi 28 novembre, au Monde, la société Center-Tainment s'apprête à lancer jeudi une OPA hostile sur le parc d'attractions.
L'offre y est présentée en anglais. Les actionnaires individuels d'Euro Disney se verraient offrir des actions Center-Tainment. Le dirigeant du groupe, Ulf H. Werner, se dit prêt à rencontrer les journalistes dans un hôtel parisien. Ce dernier confirmait avoir reçu une réservation d'un salon.
Qui est ce mystérieux investisseur ? Basé dans le canton suisse de Zug, là où la législation est la plus conciliante avec les structures opaques, Center-Tainment AG est coté au marché libre de la Bourse de Francfort depuis fin septembre. Très sommaire, son site Internet (center-tainment.com) présente l'entreprise comme étant spécialisée dans les loisirs. Mais la société ne publie pas de rapport annuel et n'indique pas où elle aurait déjà investi.
Le nombre de transactions sur son titre semble très limité. Néanmoins, introduite à 1,25 euro, l'action de Center-Tainment valait 18 euros le 28 novembre. L'entreprise vaudrait donc plus de 100 millions d'euros. Très endettée, l'action Euro Disney ne vaut, elle, que 0,07 euro. Sa capitalisation boursière ne dépasse guère 272,84 millions d'euros.
Depuis début novembre, Center-Tainment indique aux marchés qu'elle s'apprête à lancer une OPA. "La cible est une installation connue en Europe et très fréquentée." Mardi, le numéro de téléphone indiqué sur le communiqué ne répondait pas.
Interrogée par Le Monde, la direction d'Euro Disney démentait avoir été contactée par son éventuel assaillant - comme l'indique le communiqué -, en revanche, elle reconnaissait avoir eu connaissance de ce document.
Source : Le Monde