Un vaste complexe numérique lancé à la Cité des sciences

Publié le par parcattractions.fr

Un programme de "loisirs et commerces culturels" autour du numérique et des nouvelles technologies : c'est le projet choisi par la Cité des sciences et de l'industrie pour occuper sa quatrième travée de 25 000 m2, restée vide depuis vingt ans. Un projet énorme, susceptible, s'il se réalise, de modifier ce quartier du 19e arrondissement et de lui donner un nouveau souffle. La Cité, grand pôle culturel parisien, avec ses expositions, son Planétarium, le cinéma de la Géode, la Cité des enfants, la médiathèque, le Carrefour numérique, n'occupe en effet depuis 1986 que les trois quarts de son immense bâtiment, qui ferme le parc de La Villette au nord (métro Porte-de-La- Villette).

A l'horizon 2010, la quatrième travée, dont le volume est aussi important que la totalité du Centre Pompidou, devrait proposer le premier multiplexe de France entièrement équipé de systèmes de projection numérique, un pôle multimédia mêlant des enseignes high-tech et un espace dédié aux jeux vidéo nouvelle génération, un pôle "shopping et détente" offrant restaurants et boutiques, et enfin une scène pour "faire découvrir au grand public les pratiques culturelles et artistiques offertes par les nouvelles technologies, à travers le travail de jeunes artistes contemporains".

Ce scénario, présenté par la société Apsys, a été approuvé par le conseil d'administration de la Cité, mercredi 20 septembre. Il a été préféré à deux autres projets : l'un autour des loisirs sportifs, l'autre centré sur la balnéothérapie. La Cité des sciences avait lancé en février 2005 un appel à projet pour animer sa quatrième travée. La Cité elle-même, installée dans 75 000 m2, estime n'avoir pas besoin d'espaces supplémentaires. Et, faute d'argent public, il fallait se tourner vers des opérateurs privés.

Leader de la gestion de centres commerciaux en Pologne, responsable de l'ouverture du centre commercial Fleur d'eau à Angers et de la rénovation de celui de Beaugrenelle dans le 15e"Nous sommes dans l'esprit d'un complément à la Cité, indique Judith Lengrand, chargée de communication chez Apsys. Il n'est pas question de développer un centre commercial classique, mais des boutiques en lien avec le thème du numérique." arrondissement de Paris, Apsys se défend de projeter à La Villette une simple galerie marchande.

La Cité négocie d'ailleurs avec Apsys, entre autres détails (la durée du bail, le partage des charges), un "suivi de la qualité des enseignes", qui n'ont officiellement pas encore été choisies, pas plus que l'exploitant des 12 à 15 salles du multiplexe. Pour le reste, l'établissement public de la Cité et le nouvel ensemble privé vivront des vies séparées et auront chacun leur entrée. Le premier percevra du deuxième une redevance dont le montant n'a pas été communiqué.

Pour la Cité des sciences, l'enjeu n'est pourtant pas uniquement financier. Il s'agit aussi d'accroître la fréquentation. Après plusieurs années de hausse, ses entrées culminent à 3,2 millions de visiteurs par an. Le pôle créé par Apsys en attend 4,5 millions à lui seul. "Nous pensons que 10 % environ de ces nouveaux publics en profiteront pour venir aussi à la Cité des sciences. Nous visons notamment les 15-25 ans, qui nous manquent aujourd'hui", détaille Jean-François Hebert, le président de la Cité.

Le but est enfin de réveiller le quartier, alors que la partie nord du parc de La Villette manque cruellement de vie et d'activité. "Le cinéma et les commerces vont attirer du monde, y compris en soirée, sur notre façade nord, qui devient lugubre après la fermeture de la Cité, à 18 heures","Plus nous serons d'opérateurs, plus nous pourrons obtenir la rénovation du parc, des abords et des stations de métro, le passage du tramway", estime M. Hebert. Plus généralement, le projet veut s'inscrire dans la dynamique du Nord-Est parisien en s'associant avec les communes périphériques (Pantin, Aubervilliers...), dont les habitants fréquentent le site en nombre. ajoute le président de la Cité.

L'aménagement de la travée, dont le chantier devrait commencer en mars 2008, a été confié à l'architecte Michel Macary (coauteur de l'aile Richelieu et de la galerie marchande du Carrousel au Louvre), associé à Luc Delamain. "Nous avons cherché à mettre en valeur l'unité globale du bâtiment d'Adrien Fainsilber, tout en rendant visible cette quatrième travée", explique l'architecte. En 2010, la façade nord de la Cité des sciences pourrait se signaler par un "totem lumineux de 15 mètres de haut, relié à l'entrée par une passerelle", tandis que la grande serre serait amplifiée pour créer un vaste atrium, une fenêtre sur le parc sur laquelle déboucheraient tous les niveaux.

Source : Le Monde

Publié dans Revue de Presse Europe

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