Futuroscope : Qui ira, verra !
SANDRO FAES
Avec son nom qui annonce la couleur, son énorme cristal issu du sol et son architecture lunaire, c'est dans une ambiance extraterrestre que débarque le visiteur du Futuroscope, les souris, canards et autres kangourous parlants en moins. Car ici, c'est l'image dans tout ce qu'elle a de plus technologique qui est mise à l'honneur. Et de quelle manière ! Depuis sa création en 1987, le parc d'attractions possède sans doute la plus grande surface d'écrans de cinéma de l'univers. Rien que ça, direz-vous. Ben oui, vous en connaissez beaucoup, vous, des endroits avec des milliers de mètres carrés de toile dédiés à votre seul plaisir visuel ? Jugez plutôt.
Pour s'envoyer très en l'air, il y a le grandiose « Space Station ». Projetée sur un écran hémisphérique de 800 m², cette aventure Imax en trois dimensions, unique au monde, propulse le spectateur un peu plus près des étoiles. Vingt-cinq minutes durant, vous voilà plongés dans le quotidien des astronautes de la station spatiale internationale. Très vite, on se surprend à flotter, à rêver, à tomber amoureux de notre planète vue d'en haut.
Plus terre à terre, le « Voyageurs du ciel et de la mer » vous donne des ailes grâce à deux écrans géants synchronisés, dont l'un situé vingt mètres sous vos pieds. Sans rien avaler, vous voilà donc en train de voler au coeur d'un ciel d'orage en compagnie d'oiseaux marins ou de glisser dans le sillage d'une baleine bleue.
Le Futuroscope, avec ses trente millions de visiteurs depuis l'ouverture, n'a de cesse de lutter pour augmenter ce que les pros du secteur appellent le taux de revisite. Un spectateur qui vient, c'est bien. Un spectateur qui revient, c'est mieux. C'est pourquoi, chaque année, un cinquième des attractions est renouvelé au gré des nouvelles techniques. Après avoir émerveillé l'enfant qui sommeille en nous, le parc s'est enrichi en se tournant vers ce qui pouvait le remuer.
Dans cette philosophie, « Péril sur Akryls », lorsqu'il fonctionne, mérite sans doute l'oscar du secoue, secoue-moi. Dans un univers proche de celui d'Enki Bilal, en haut, en bas, à gauche, à droite, votre vaisseau d'intervention devra foncer à fond les manettes afin de sauver la cité d'un terriiiiible danger. Pour les plus petits, préférez-lui « Le Défi d'Atlantis », même recette - images de synthèse, course contre la montre -, mais moins déjanté et plus proche de « Nemo fait du karting » que de « Vas-y que je te désarticule ». Quant à « La Vienne dynamique », c'est l'occasion de découvrir les merveilles qui entourent le complexe sans (trop) bouger de son siège. Ah oui, juste un petit conseil : étant donné que pas mal d'autres attractions sont élaborées sur le même principe, mieux vaut bien planifier sa journée sous peine de voir repasser le dîner des enfants. Véridique !
Reste « la » nouvelle attraction de cette saison : « Star du Futur ». Pour les moldus, euh mordus de téléréalité, mais aussi pour les autres, bienvenus au plus grand casting du monde ! Pas question de rester là à regarder et à hurler, il faut y mettre du sien. Vous êtes certain d'être l'enfant caché de James Dean et vos gênes n'aspirent qu'à s'exprimer ? Parfait, le premier rôle est fait pour vous. A peine franchies les portes du studio, vous voilà donc coaché par Jean-Fred, directeur de casting. Sur fond noir, il faut vaincre sa timidité pour saluer une foule en délire (yesss), piloter un véhicule imaginaire ou encore simuler l'étonnement. Car tout est rigoureusement filmé afin d'être inséré dans huit grandes productions cinématographiques dont on découvre les plateaux dans la suite du parcours. A la fois ludique et didactique, ce nouveau concept donne un avant-goût de ce que sera l'orientation du Futuroscope ces prochaines années : plus divertissant que purement technologique.
Source : Leguide.be