Le Scanner 3D au service du musée Grévin
Spin-off de l'ULg, Deios a mis au point un scanner 3D. Initialement, il a été créé pour les historiens de l'art, les archéologues et les égyptologues dans leurs recherches.
Mais il intéresse aujourd'hui aussi l'industrie.
L'histoire de Deios commence en 1999, lors d'un congrès auquel participent plusieurs archéologues de l'Université de Liège. Celui-ci est consacré à la reproduction des couleurs et des reliefs d'objets par informatique. Très exigeants, les archéologues souhaitent pouvoir disposer d'un système leur permettant de numériser rapidement en trois dimensions des objets très variés. Et vu qu'il est bien souvent impossible de déplacer les pièces étudiées pour cause de trop grande fragilité ou de volume trop important, c'est le système d'acquisition des données lui-même qui se devrait d'être portable. «Il s'agissait d'un véritable défi, car les chercheurs souhaitaient par exemple utiliser ce système pour étudier les hiéroglyphes du mur d'enceinte d'un temple de Karnak. Celui-ci fait 400 mètres et si les chercheurs de- vaient en dessiner tous les détails sur papier, cela prendrait encore de très nombreuses années, alors que le mur est en train de se dégrader. Mais le problème en Egypte, c'est la lumière et tous les systèmes existants ne supportent qu'une luminosité maximum de 500 lux alors qu'en Egypte, on dépasse facilement les 80 000 lux», explique l'administrateur délégué de Deios, Bernard Tilkens. Finalement, après de nombreuses recherches sur les technologies existantes, l'équipe de Deios a réussi à combiner les avantages de deux techniques connues, le scanning par laser et la projection de lumière structurée, et a obtenu des résultats étonnants. «Lorsque nous sommes allés montrer cette technologie au British Museum, ils nous ont clairement dit que nous n'étions pas les premiers et ils nous ont présenté directement les pièces que nos concurrents ne parvenaient pas à numériser. Et nous y sommes parvenus», se réjouit Bernard Tilkens Aujourd'hui, Deios maîtrise bien cette technologie qu'elle a fait breveter et grâce à un savoir-faire qui commence à être reconnu dans le milieu de l'archéologie et des musées, la société a enregistré les premières commandes de l'appareil de série en septembre 2005. Les premiers objectifs sont largement dépassés et l'entreprise liégeoise s'est maintenant lancée dans d'autres applications à caractère non scientifique pour les musées, comme la production de reproductions d'objets en 3D pour leurs boutiques. Le musée Grévin s'est également montré intéressé par le scanner Deios puisque, comme l'explique Bernard Tilkens, «mobiliser Céline Dion pendant une heure ou une journée pour faire sa statue de cire n'a pas le même coût». L'aéronautique, l'automobile et bien d'autres secteurs industriels ont également approché Deios, ce qui ouvre de très belles perspectives à cette jeune spin-off. Source : La Libre Belgique 2006